Une maman ergo en mode pandémie! – #1 : Mon déséquilibre

Une maman ergo en mode pandémie! – #1 : Mon déséquilibre

Une maman ergo en mode pandémie! – #1 : Mon déséquilibre

PAR VANESSA BOUVRETTE
Ergothérapeute

J’aime mon garçon. J’aime mon travail.

Depuis que je suis maman que je pratique dans ma vie quotidienne personnelle et professionnelle la philosophie auquel j’adhère et qui a du sens avec mes valeurs soit la bienveillance, l’empathie et la cohérence. J’avais donc un équilibre occupationnel qui me satisfaisait avec du temps pour m’accomplir dans mon rôle d’ergothérapeute et du temps bien investi auprès de ma famille. J’étais en mesure de répondre aux besoins de mon garçon et surtout disponibles pour lui dans ses besoins de jeux incessants où ses forces imaginatives transforment mon garçon en jeune scénariste où je deviens la marionnette de sa pièce de théâtre où j’incarne en même différents personnages… bref, j’ai toujours été SA partenaire de jeu préférée et fidèle au poste chaque soir j’étais 100% disponible à lui, malgré mes journées de travail intenses qui m’ont toujours passionnément comblé! Bref, depuis que je suis en mode pandémie… la machine d’adaptation a roulé à toute vitesse, essayant de retrouver cet équilibre… je tenais donc à vous partager ces réflexions qui m’ont grandement aidé à tendre à le retrouver.

SEMAINE 1 :

En mode survie, Alexandre passe 5 jours chez sa grand-mère afin de me laisser le temps de vivre toutes les émotions possibles associées à cette guerre sanitaire qui s’annonce. Je prends finalement le choix difficile, mais logique de ne pas continuer à voir des clients et de ne plus à aller à la clinique. J’offre rapidement du télé travail.  Tout va bien, je continue de travailler à distance et je me lance dans des sessions de course quotidienne question de vider la soupape.

SEMAINE 2 :

Alexandre est de retour à la maison! Bien contente qu’il le soit et je me lance alors dans un rôle que je chérissais secrètement soit de faire l’école à la maison. Mon mari continue son travail temps plein et je suis convaincu que je serai bien capable comme maman ergo de concilier famille-éducation-travail! S’en suit une semaine folle d’activités éducatives de tout genre inspirée de la vague de possibilités offertes par les réseaux sociaux. À travers ces journées je continue quelques rencontres en télétravail où j’essaie d’occuper Alexandre qui ressent inévitablement ma surexcitation, mon grand stress et dont sa dépendance à moi à quadruplée! En ayant nourri, lors de ces quelques jours son besoin extrinsèque de stimulation venant nulle autre que moi ses demandes sont devenues intensément plus intenses! Résultat, samedi arrive, papa prend en charge Alexandre puisque je suis littéralement dépressive et vidée! Je m’enferme dans ma chambre et pour la première fois de ma vie je constate que mon garçon m’énerve !!! Je vis pleinement les émotions désagréables qui s’en suivent puisque ça fait du bien de pleurer à chaudes larmes dans ces contextes. 

«

Comment soutenir mes familles et les accompagner dans la gestion de leur quotidien, de leur équilibre occupationnel et de l’importance d’être satisfait de leurs différents rôles si je n’y arrive pas!! Mme Cohérence frappa à ma porte brutalement!

SEMAINE 3 :

J’en parle à ma famille, à certains collègues. Peu d’écho et d’empathie ressentis face à mes capacités de rendement qui sont devenus nuls, à ce temps d’adaptation difficile puisque tous sont en souffrance et en période d’adaptation à leur façon. Jusqu’à ce que mes collègues du CIDDT m’accueillent et me questionnent. Est-ce que ton garçon est capable de s’organiser seul? Certainement… alors, pourquoi l’organiser à sa place?? J’ai enfin compris que mon épuisement était dû à ce beau costume de Gentil Organisateur (G.O) que je venais de porter durant toute la semaine. Comment me donner du temps de répit comme maman, comment développer son autonomie? Comment continuer de développer son engagement, sa créativité dans ce contexte de pandémie? Puisque pour être honnête dans cette dernière semaine j’ai éteint sa créativité à plusieurs reprises en l’organisation au quart de tour. La créativité se construit chez les enfants doués dans ces contextes où ils doivent utiliser leur imagination, leurs intérêts, leurs forces pour innover comme les parents nous essayons de faire en ces moments exceptionnels. Encore faut-il qu’ils connaissent leurs forces et intérêts 🙂 Face à un mur, à l’ennui… laissons les êtres créatifs.

Il faut apprendre en tant que parent à tolérer l’inaction, car l’inaction est nécessaire dans la mise en action comme la si bien dit ma collègue Marianne Bélanger! Alors j’ai accepté ces moments d’inaction, j’ai accepté que mon garçon apprenne à être seul. Je me suis retiré pour laisser place à son flow, à ses envies en lui posant la seule et unique question le matin qu’est-ce que tu as envie de faire aujourd’hui? Et croyez-moi il a rapidement pris le contrôle de son temps et a su à merveille être un meilleur capitaine de bateau que moi.

– Vanessa, maman ergo 🙂

 

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Mieux comprendre le perfectionnisme chez les individus doués intellectuellement (haut potentiel)

Mieux comprendre le perfectionnisme chez les individus doués intellectuellement (haut potentiel)

Mieux comprendre le perfectionnisme chez les individus doués intellectuellement (haut potentiel)

PAR MARIANNE BÉLANGER

La littérature scientifique montre qu’il existerait deux dimensions au perfectionnisme :

  1. Les ambitions perfectionnistes, c’est-à-dire se fixer des objectifs, des attentes, des critères de performance personnelle élevés. Dans les études, cette dimension du perfectionnisme a majoritairement été associée à des impacts positifs sur la santé mentale, les relations sociales ou les performances.
  2. Les préoccupations perfectionnistes, c’est-à-dire s’inquiéter de faire des erreurs et se percevoir comme incapable de performer selon ce qui est attendu par l’autre, ou selon la norme. Les études ont régulièrement lié cette dimension du perfectionnisme à des problèmes psychologiques (ex. : dépression) et relationnels ainsi qu’à une baisse des performances.

Chez les personnes douées, les études montrent que le perfectionnisme peut seulement être sain ou malsain s’il est dirigé vers un domaine précis d’aptitude ou de talent de la personne (ex. : en sport ou dans une activité précise, dans toutes ou dans certaines matières académiques), et il n’affecterait pas les autres sphères de sa vie.

Le développement d’un perfectionnisme malsain a été associé :

  • Au manque de défis précoces durant la scolarité ;
  • À l’obtention de résultats scolaires « parfaits » sans avoir à mettre d’efforts pour y parvenir ;
  • Au sentiment d’être différent et déconnecté socialement des pairs de son âge chronologique ou de son niveau de scolarité.

Quelques références scientifiques sur le sujet

Dixon, F. A., Lapsley, D. K., & Hanchon, T. A. (2004). An empirical typology of perfectionism in gifted adolescents. Gifted Child Quarterly, 48, 95-106.

Eklund K., Tanner N., Stoll K., Anway L. (2015). Identifying emotional and behavioral risk among gifted and nongifted children: A multi-gate, multi-informant approach. School Psychology Quarterly, 30, 197–211.

Guignard, J-H, Jacquet, A-Y, Lubart TI (2012) Perfectionism and Anxiety: A Paradox in Intellectual Giftedness? PLoS ONE 7(7): e41043. doi : 10.1371/ journal.pone.0041043

Rice, K. G., & Taber, Z. R. (2018). Perfectionism. In Pfeiffer, S.I. Handbook of giftedness in children: psycho-education theory, research, and best practices (pp. 227-254). New-York, NY: Springer.

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Ces ateliers visent notamment à permettre aux adultes, adolescents, enfants et parents de mieux comprendre la douance et son influence sur le fonctionnement personnel, familial et professionnel, de socialiser et de briser l'isolement, de favoriser l'autonomie au quotidien et d'encourager les activités créatives, de loisirs et d'apprentissage.

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Mieux comprendre les besoins psychologiques et sociaux des enfants doués intellectuellement (haut potentiel)

Mieux comprendre les besoins psychologiques et sociaux des enfants doués intellectuellement (haut potentiel)

Mieux comprendre les besoins psychologiques et sociaux des enfants doués intellectuellement (haut potentiel)

PAR MARIANNE BÉLANGER

L’importance du soutien dans le développement des forces psychologiques et sociales de l’enfant doué

Plusieurs experts dans le domaine de la douance et du développement du talent recommandent d’offrir un soutien psychologique à l’enfant doué pour lui permettre de développer les forces nécessaires à l’émergence de son talent (ex. : dans un domaine intellectuel ou académique).

Même s’il est probable que ce talent n’émerge que plus tard durant sa vie adulte, de nombreux experts soulignent l’importance de lui permettre de développer les forces psychologiques et sociales dont il aura absolument besoin pour surmonter l’ensemble des obstacles et difficultés qu’il devra traverser pour atteindre ses objectifs élevés.

Ce soutien devrait notamment viser à développer leurs capacités à :

  • Maintenir un haut niveau de motivation, de détermination et de ténacité malgré les obstacles ;
  • Atteindre un niveau de plus en plus élevé de responsabilité à l’égard de leur développement, leurs performances, leurs forces, leurs faiblesses, etc. ;
  • Avoir un état d’esprit créatif, innovant et productif ;
  • Maintenir un niveau de perfectionnisme et de comparaison sociale sain, positif et optimal pour la performance ;
  • Initier et maintenir des relations significatives de qualité avec des personnes clés ;
  • Être ouvert à divers degrés d’enseignement tout en prenant de plus en plus confiance en leurs propres idées ;
  • Avoir confiance en leurs aptitudes naturelles et acquises ;
  • Apprendre à apprécier le temps de solitude, comme un temps de productivité et de créativité ;
  • Foncer et prendre les opportunités qui leur sont tendues.

Quelques références scientifiques sur le sujet

Pfeiffer, S. I., & Prado, R. M. (2018). Counseling the gifted: Current status and future direction. In Pfeiffer, S.I. Handbook of giftedness in children: psycho-education theory, research, and best practices (pp. 299-313). New-York, NY: Springer.

Rinn, A. N. (2018). Social and emotional considerations for gifted students. In S. I. Pfeiffer, E. Shaunessy-Dedrick and M. Foley-Nicpon (Eds). APA Handbook of Giftedness and Talent. (pp. 453-464) Washigton, DC: American Psychological Association.

Siegle, D. (2018). Understanding underachievement. In Pfeiffer, S. I. (Editor) (2018). Handbook of giftedness in children (second edition): Psychoeducational theory, research and best practice (pp. 285-297). Springer. Shaunessy-Dedrick, E. (2018). Looking back and looking forward: Curriculum for gifted and talented students.

Smith, C. K., & Wood, S. M. (2018). Career counseling for the gifted and talented: A life span development approach. In Pfeiffer, S.I. Handbook of giftedness in children: psycho-education theory, research, and best practices (pp. 315-333). New-York, NY: Springer.

Wiley, H. E. & Hébert, T. (2014). Social and emotional traits of gifted youth. In J. A. Pluckers, & C. M. Callahan (Eds.), Critical issues and practices in gifted education (2nd ed.) (pp 593-608. Waco, TX : Prufrock.

Zeidner, M. [2018]. Emotional intelligence (EI) and the gifted. In Pfeiffer, S.I. Handbook of giftedness in children: psycho-education theory, research, and best practice (pp. 101-114). New-York, NY: Springer.

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Quel est le rôle des parents et de la famille dans le développement de la douance et du talent chez l’enfant et l’adolescent ?

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Quel est le rôle des parents et de la famille dans le développement de la douance et du talent chez l’enfant et l’adolescent ?

PAR MARIANNE BÉLANGER

Être un parent différent

Les plus grands experts dans le domaine de la douance confirment qu’être un parent d’enfant doué intellectuellement ou doublement exceptionnel, c’est réellement devoir être un parent différent. En effet, il y a des caractéristiques, des besoins et des comportements typiquement associés à la douance que l’on doit accepter (ex. : ne pas punir, tolérer, en permettre l’expression d’une manière ou d’une autre) et auxquels on doit adapter notre style parental, notre fonctionnement quotidien, nos attentes, notre cadre ou notre discipline. Au Québec, les défis qui attendent les familles douées sont très grands puisque la douance est toujours particulièrement taboue.

Les valeurs parentales

Les valeurs parentales qui, dans les études, sont associées à l’accomplissement et au bien-être des enfants et des adolescents doués et talentueux sont :

  • L’éthique de travail ;
  • L’engagement, l’effort et la persévérance ;
  • L’indépendance et l’autonomie ;
  • Le sens des responsabilités ;
  • L’amour et le soutien inconditionnel ;
  • La communication et les relations saines avec l’école.

La littérature scientifique reconnaît sept grands principes d’éducation

Des grands principes d’éducation ressortent de la littérature scientifique comme favorisant le développement de la douance et du talent chez l’enfant et l’adolescent :

  1. Comprendre et accepter la douance en renforçant notre identité familiale au sens large.
  2. Développer et entretenir un haut niveau d’engagement, de cohésion, de structure et d’organisation familiale.
  3. Viser l’équilibre entre l’identification forte à la famille et la différenciation de chaque membre.
  4. L’élever dans l’écoute, la communication, la démocratie, la philosophie et… l’argumentation.
  5. L’élever en transmettant nos valeurs, au fil des générations et au travers nos actions, ce qui est personnellement très exigeant parce que pour agir dans le sens de nos valeurs, il faut :
    • Beaucoup se connaitre (valeurs, forces, vulnérabilités, défauts, etc.) ;
    • S’observer agir et penser, quasi constamment, et dans le moment présent ;
    • Se questionner sur la personne que nous sommes actuellement (soi réel) et celle que nous voudrions être ce soir, demain, dans une semaine, dans un an, dans 10 ans, etc. (soi idéal) ;
    • Et après, il faut encore grandir, se développer et chercher à s’approcher de ce soi idéal.
  6. Valider ses émotions, encore et encore, avec authenticité, bienveillance et empathie. Écouter, reconnaître, reformuler et accepter, ça ne veut pas dire qu’on est en accord avec la situation qui a généré l’émotion, ni avec son intensité ou avec le comportement observé. Ça ne veut pas dire non plus que l’enfant va avoir tout ce qu’il veut. Il s’agit seulement d’un moyen très efficace de montrer qu’on a compris ce qu’il ressent. Il sera par la suite beaucoup plus calme, puis disponible à communiquer et à ajuster son comportement.
  7. Favoriser le développement des caractéristiques individuelles de l’enfant doué qui soutiennent le développement du talent. Plus spécifiquement, les pratiques parentales suivantes favoriseraient la transformation initiale d’une aptitude naturelle (haut potentiel) en aptitude acquise (compétence exceptionnelle) :
    • Développer précocement et activement la motivation interne (intrinsèque) de notre enfant, notamment en utilisant sa curiosité, ses questionnements, son haut niveau de créativité et son haut niveau d’engagement ;
    • Offrir une exposition initiale à divers domaines de talents (par exemple, sports, musique, arts, mathématiques, etc.) de manière ludique et amusante, initialement sans jugement ou attentes de performance, d’abord dans le cadre des activités familiales, puis dans le cadre de cours d’initiation ou de niveaux débutants ;
    • Chercher des opportunités et l’exposer afin de capitaliser sur les intérêts démontrés ;
    • Rechercher des entraîneurs et des enseignants qui valorisent d’abord le plaisir et visent à développer l’intérêt et l’engagement dans le domaine d’activité ;
    • Valoriser la motivation et l’engagement envers les tâches, peu importe leur nature, mais sans pour autant créer un climat d’obligation ou de punition lorsque ses intérêts changent.

L’apport des parents dans le développement du talent

Puis, quand une passion émerge, les pratiques parentales suivantes contribuent au processus de transformation d’une compétence en talent :

  • Entretenir des attentes élevées, mais réalistes en regard des aptitudes de leur enfant ;
  • L’assister dans ses devoirs et ses travaux scolaires, mais sans trop le surveiller et sans mettre de règles autour des devoirs et des résultats académiques ;
  • Limiter le temps passé à regarder les écrans (ex. : télévision, tablette) ;
  • Rechercher activement des opportunités pour que leur enfant puisse développer son talent à l’extérieur de l’école (ex. : cours, camps, entraineurs de haut niveau, compétition) ;
  • Fournir une quantité considérable de temps et de ressources financières pour offrir des cours de qualité et permettre la participation à des compétitions de haut niveau ;
  • Fournir un soutien émotionnel et constructif à travers les moments difficiles ;
  • S’impliquer activement à l’école (ex. : comité, bénévolat, activités) ;
  • S’impliquer activement dans les activités de l’enfant (ex. : bénévolat, engagement, etc.) ;
  • Favoriser l’intégration sociale et construire le réseau social de l’enfant pour soutenir le développement de son identité et le développement de son talent (ex. : favorisent le temps passé avec des enfants ayant des intérêts similaires) ;
  • Enrichir leur propre réseau social avec d’autres personnes impliquées dans le domaine de talent de leur enfant pour obtenir du soutien, des conseils et des informations ;
  • Solliciter l’avis des enseignants et des entraîneurs sur ses progrès et son développement ;
  • Surveiller le niveau de stress des enfants et l’aident à développer des stratégies d’adaptation qui demeurent axées sur les activités de développement des talents ;
  • Plaider (avec respect et diplomatie) en faveur de leur enfant pour que le milieu scolaire réponde à ses besoins particuliers (enrichissement, approfondissement, accélération), et ce, d’autant plus s’il est doublement exceptionnel ;
  • Organiser judicieusement l’horaire de l’enfant et de la famille avec suffisamment de temps pour le développement des talents, en maintenant l’équilibre nécessaire à sa santé physique et psychologique ;
  • Prévoir des moments de répit de stimulations sensorielles (ex. : bruits, lumières, odeurs, etc.) et émotives (ex. : les émotions des autres, etc.) qui surchargent le système nerveux central et rendent plus irritable (ex. : avoir un endroit agréable où on peut s’isoler durant une certaine période de temps au retour de l’école) ;
  • Chercher des programmes scolaires particuliers qui permettent une modification de l’horaire pour se concentrer sur le domaine des talents si nécessaire.
  • Renforcer l’identité naissante de leur enfant dans un domaine de talent ;
  • Et même au début de la vie adulte, les études montrent que les parents d’enfants doués demeurent des parents qui :
    • Apprécient le succès des enfants ;
    • Continuent de le soutenir émotionnellement à travers les difficultés, échecs et transitions ;
    • Soutiennent son développement professionnel. 

Quelques suggestions de références scientifiques sur le sujet

Daubechies, C., Desmet, H., Pourtois, J.P. (2011). Enfants à hauts potentiels : les facteurs de protection mis en œuvre par les parents. Rivista Italiana di Educazione Familiare, 2, 79-99.

Matthews, M. S., & Jolly, J. L. (2018). Parents and the development of gifted students. In Callahan, C. M., & Hertberg-Davis, H. L. (Eds.) Fundamentals of gifted education considering multiple perspective (pp. 447-466). New York, NY : Routledge.

Missett, T. C. (2018). Parenting a twice-exceptional child. In Callahan, C. M., & Hertberg-Davis, H. L. (Eds.) Fundamentals of gifted education considering multiple perspective (pp. 457-466). New York, NY : Routledge.

Olszewski-Kubilius, P. (2018). The role of the family in talent development. In Pfeiffer, S. I. (Editor). Handbook of giftedness in children (second edition): Psychoeducational theory, research and best practice (pp. 129-147). Springer.

Olszewski-Kubilius, P., Worrell, F. C., Subotnik, R. F.  (2018). The role of the family in talent development. In S. I. Pfeiffer, E. Shaunessy-Dedrick, & M. Foley-Nicpon (Eds.), APA handbooks in psychology. APA handbook of giftedness and talent (pp. 465-477). W

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HPI OU THPI? QU’EST-CE QUE LE TRÈS HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL (THPI)?

HPI OU THPI? QU’EST-CE QUE LE TRÈS HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL (THPI)?

HPI OU THPI? QU’EST-CE QUE LE TRÈS HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL (THPI)?

PAR MARIANNE BÉLANGER

Pour répondre à cette question, il est d’abord utile de réviser quelques notions statistiques pour mieux comprendre les différences entre les individus, notamment en regard de leurs résultats à une échelle d’intelligence ou test de quotient intellectuel (QI).

Maxence, 8 ans, excelle sans effort à l’école. Cependant, il dérange parfois le groupe et semble s’ennuyer en classe. Après en avoir discuté avec la direction de l’école, ses parents consultent en psychologie pour évaluer la possibilité d’un saut de classe. Parmi l’ensemble des informations qui doivent être collectées, il est utile de savoir si le résultat de Maxence à une échelle d’intelligence est habituel à son âge (autrement dit, dans la norme ou dans la moyenne) ou s’il est inhabituel (hors norme ou plus élevé que la moyenne). Le cas échéant, nous voudrons aussi savoir jusqu’à quel point le résultat de Maxence est inhabituel, c’est-à-dire jusqu’à quel point il diffère ou s’éloigne de la moyenne.

Les performances à une échelle d’intelligence

Pour y parvenir, il faut d’abord avoir une idée générale des performances, à cette même échelle d’intelligence, de la population à laquelle appartient Maxence, c’est-à-dire l’ensemble des enfants de 8 ans. Un échantillon comprenant plusieurs enfants de 8 ans sera donc sélectionné pour être le plus représentatif possible de cette population. Nous pourrons alors mesurer l’ensemble de leurs résultats, calculer comment ils performent en moyenne et déterminer comment ils sont répartis autour de cette moyenne. Celle-ci deviendra alors notre valeur de référence pour y comparer le résultat individuel de Maxence afin de savoir où il se situe, grâce à des mesures de dispersion, telles que :

  1. L’écart-type (σ). Plus l’écart-type correspondant au résultat de Maxence est grand, plus le résultat de Maxence s’éloigne de la moyenne des enfants de 8 ans qui, elle, devient notre point de référence en obtenant la valeur de 0. Si l’écart-type est négatif, cela signifie que le résultat de Maxence est plus faible que la moyenne. Si l’écart-type est positif, le résultat de Maxence est plus élevé que la moyenne.
  2. Le rang centile (ou percentile) est lié à la notion de pourcentage. Pour le calculer, on sépare d’abord l’ensemble des données (dans ce cas-ci, l’ensemble des résultats de l’échantillon) en 100 parties égales, où 0 est la valeur la plus faible, 50 la valeur centrale et 100 la valeur la plus élevée. Chaque donnée individuelle obtient donc son propre rang centile qui permet ensuite de savoir où elle se situe par rapport aux autres données. Par exemple, si le résultat de Maxence se situe au 96e rang centile, cela signifie que Maxence a eu un résultat plus élevé que 96 % des enfants de cet échantillon. Il fait donc partie des 4 % d’enfants qui ont le mieux performé à cette échelle d’intelligence.

Ces mesures de dispersion nous permettront donc de savoir où se situe le résultat de Maxence en regard de ce qui est habituellement attendu à son âge. Mais, à partir de quelle distance de la moyenne pouvons-nous considérer que le résultat de Maxence est plus élevé que la moyenne? En statistique, on utilise la courbe normale (ou courbe de Gauss) afin de visualiser comment une population (ou un ensemble de données) se répartit normalement, et ce, peu importe la nature, des données que l’on examine. Si vous observez le graphique ci-dessous, vous constaterez que la courbe est divisée en colonnes. Chaque colonne représente ici un écart-type. Les rangs centiles qui correspondent à chaque écart-type sont indiqués au bas de la courbe (pp. 8-11, Bélanger, 2018).

TDAHN.B. : Les les normes de certains tests (p.ex. : WPPSI®-IV, WISC®-V, WAIS®-IV) divergent à divers degrés de la courbe normale théorique présentée ci-dessus. En clinique, nous utilisons alors la classification et la répartition (p.ex. : rangs centiles) commandées par le test. Certaines catégorisations peuvent donc varier d’un test à l’autre ou diverger de la courbe normale théorique.

En d’autres mots, plus un individu obtient un résultat élevé à une échelle d’intelligence, autrement dit à un test de quotient intellectuel (QI), plus il s’éloigne de la moyenne, c’est-à-dire de ce qui est normalement attendu à son âge.

Certains chercheurs et cliniciens ont donc proposé d’utiliser les scores de QI pour classifier différents niveaux de haut potentiel intellectuel (ou douance intellectuelle) en fonction de leur dispersion par rapport à la moyenne (ex. : Gagné, 2018 ; Gross, 2018 ; Silverman, 2018).

TDAHAdapté de Silverman (2018)

À notre connaissance, aucune étude n’a exploré empiriquement les différences entre les enfants ou les adultes doués intellectuellement en fonction de toutes ces catégories. D’une part, plusieurs problèmes méthodologiques se posent. Le plus important est certainement le fait que les échelles d’intelligence disponibles (ex. : WPPSI®-IV, WISC®-V, WAIS®-IV) ne permettent PAS de mesurer le QI des enfants exceptionnellement et profondément doués, ce qui, selon Gross (2018), ne veut pas dire qu’il n’en existe pas. En fait, ce sont leurs caractéristiques, leurs traits et leurs comportements THPI qui nous permettent de les identifier (Gross, 2018).

D’autre part, plusieurs débats conceptuels perdurent en ce qui concerne la nécessité d’autant de catégories, mais surtout, sur la valeur clinique réelle des seuils de coupure arbitraires et rigides présentés ci-dessus. En effet, aucune étude empirique n’a démontré leur validité.

En d’autres mots, nous ne disposons d’aucune donnée probante qui justifierait de croire qu’un enfant ayant obtenu 129 de QI global est cliniquement différent d’un enfant ayant plutôt obtenu 131, ou même 142.

D’ailleurs, quel est le risque de se tromper lorsqu’on utilise un score de QI unique pour statuer sur l’intelligence d’une personne ?

En plus des difficultés qui peuvent survenir pendant la passation du test (ex. : anxiété, fatigue) et qui augmentent le risque d’erreur dans son interprétation, tous les tests psychométriques comportent un risque d’erreur statistique.

Je vous épargne les détails mathématiques, mais sachez qu’en général, en psychométrie, on accepte 5 % de risque d’erreur. C’est pourquoi on calcule aussi un intervalle de confiance, c’est-à-dire une marge d’erreur pour aider à mieux juger le risque. Par exemple : « bien que Maxence obtienne un EGQI au 95e rang centile [score de 125], l’intervalle de confiance nous informe que nous avons 95 % de chance que sa performance réelle se situe entre le 88e [score de 118] et le 98e rang centile [score de 130] » (p. 77, Bélanger, 2018) . Vous comprendrez certainement en quoi le fait de statuer qu’un score de QI unique représente bel et bien l’intelligence d’une personne peut devenir arbitraire, voire risqué.

HPI vs THPI?

Une catégorisation clinique semble tout de même faire relativement consensus auprès des experts et bénéficie cette fois d’un certain soutien empirique. Il s’agit de celle qui différencie les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) de celles à très haut potentiel intellectuel (THPI), et ce, en tenant compte de l’intervalle de confiance du test utilisé.

Les THPI présenteraient des caractéristiques cognitives, émotionnelles et comportementales qui leur sont propres et qui nous permettent de les identifier (Gross, 2018).

 À ce jour, nous ne disposons que de quelques études empiriques et avis d’experts sur les THPI, desquels ressortent notamment les caractéristiques particulières suivantes :

  • Les THPI auraient plus de difficultés à se faire des amis ainsi qu’à rester engagés et motivés dans la classe régulière (Silverman, 2018).
  • En effet, les adolescents THPI se disent plus introvertis, moins adaptés socialement et plus inhibés que les HPI (ex.: Neihart, & Yao, 2018).
  • Comparativement aux HPI, les THPI présenteraient moins de plaintes somatiques et moins de syndromes mixtes (problèmes à la fois internalisés et externalisés). Toutefois, une plus grande proportion d’entre eux présenteraient des problèmes externalisés (Guénolé et al., 2013).
  • Les enfants THPI (particulièrement les garçons) présenteraient plus de difficultés de comportements et de comportements de type TDA/H selon leurs parents que les HPI (Shaywitz et al, 1992, 2001).
  • Comparativement aux HPI, les THPI présenteraient une plus grande vitesse d’apprentissage (particulièrement de la lecture), une plus grande capacité d’attention soutenue et d’abstraction, un plus haut niveau d’engagement dans leurs domaines d’intérê Ils seraient plus habiles socialement avec les enfants beaucoup plus âgés qu’eux ainsi qu’encore plus sensibles, plus intenses, plus contestataires, plus tenaces et plus déterminés que les HPI (Gross, 2018).

Alors qu’aujourd’hui, la majorité des experts américains considèrent que le HPI (sans trouble associé) est plutôt un facteur de protection, plusieurs reconnaissent le THPI (avec ou sans trouble associé) comme un facteur de risque de présenter des difficultés sociales, psychologiques et académiques/professionnelles (ex. : Francis et al., 2015 ; Gross, 2018 ; Rinn, 2018 ; Silverman, 2018).

Mais surtout, rappelons qu’HPI ou THPI, la douance intellectuelle n’est pas un trait fixe et stable de la personne que l’on peut mesurer à n’importe quel moment de sa vie si l’on dispose d’instruments de mesure valides. Il s’agit d’un processus de développement qui, s’il est nourri par l’environnement, peut mener à l’émergence du talent et de l’expertise dans un domaine spécifique d’activité (académique, intellectuel, etc.). Aujourd’hui, les plus grands chercheurs et cliniciens dans le domaine confirment que la douance intellectuelle n’est pas synonyme de résultats à un test de QI et qu’on ne peut réduire le concept de douance à la seule notion d’intelligence (voir, ex. : Callahan, & Hertberg-Davis, 2018 ; Silverman, 2018).

En fait, la douance intellectuelle semble prendre racine dans un cerveau biologiquement plus efficace, auquel on associe un développement particulier, et souvent précoce, durant l’enfance. Dépendamment du contexte, du moment ou de l’environnement, peuvent ensuite s’observer différentes manifestations ou comportements qui caractérisent les individus doués et qui peuvent servir à les identifier. HPI ou THPI, la douance intellectuelle s’observe donc dans l’histoire du développement et dans le comportement de la personne.

À ce sujet, selon le modèle des trois anneaux de Renzulli (2018), les comportements doués sont les manifestations visibles de la douance qui, quand on les observe, sont clairement issus de l’interaction entre une (ou +) aptitude naturelle ou acquise plus élevée que la moyenne, un haut niveau de créativité et un haut niveau d’engagement.

TDAH

Si on vise à progresser et à faire avancer notre société, que ce soit en environnement, en génie, en économie, en santé, en éducation, en arts, en musique ou en sport d’élite, il faut donc apprendre à identifier les comportements doués chez les enfants et les adultes HPI et THPI qui nous entourent, et ce, afin de les soutenir dans leur processus, bien à eux, de développement du talent et de l’expertise.

En ce qui concerne le THPI, mon expérience clinique me permet de vous le résumer en un mot : intensité.

 

Quelques références sur sujet

Bélanger, M. (2018). La douance : Comprendre le haut potentiel intellectuel et créatif. Éditions Midi Trente.

Callahan, C. M., & Hertberg-Davis, H. L. (2018). Fundamentals of gifted education considering multiple perspective. New York, NY : Routledge.

Francis, R., Hawes, D. J., & Abbott, M. (2015). Intellectual Giftedness and Psychopathology in Children and Adolescents: A Systematic Literature Review. Exceptional Children, 1 –24, DOI: 10.1177/0014402915598779.

Gagné, F. (2018). The DMGT/IMTD: Building talented outputs out of gifted inputs. In Callahan, C. M., & Hertberg-Davis, H. L. (Eds.). Fundamentals of gifted education considering multiple perspective (pp. 55-70). New York, NY : Routledge.

Gross, M. U. M. (2018). Highly gifted students. In Callahan, C. M., & Hertberg-Davis, H. L. Fundamentals of gifted education considering multiple perspective (pp. 429-440). New York, NY : Routledge.

Guénolé, F., Louis, J., Creveuil, C., Montlahuc, C., Baleyte, J.-M., Fourneret, P., & Revol, O. (2013). Étude transversale de l’anxiété trait dans un groupe de 111 enfants intellectuellement surdoués. Psychiatrie de l’enfant. L’Encéphale, 39, 4, 278–283.

Neihart, M. & and Yeo, L. S. (2018). Psychological Issues Unique to the Gifted Student. In Pfeiffer, S. I., Shaunessy-Dedrick, E., & Foley-Nicpon, M. (pp. 497-510). APA Handbook of Giftedness and Talent. Washington, DC : American Psychological Association.

Renzulli, J. S., & Reis, S. M. (2018). The three-ring conception of giftedness: A developmental approach for promoting creative productivity in Young people. In Pfeiffer, S. I., Shaunessy-Dedrick, E., & Foley-Nicpon, M. (pp. 185-199). APA Handbook of Giftedness and Talent. Washington, DC : American Psychological Association.

Rinn, A. N. (2018). Social and emotional considerations for gifted students. In Pfeiffer, S. I., Shaunessy-Dedrick, E., & Foley-Nicpon, M. (pp.453-464). APA Handbook of Giftedness and Talent. Washington, DC : American Psychological Association.

Shaywitz, S. E., Holahan, J. M., Freudenheim, D. A., Fletcher, J. M., Makuch, R. W., & Shaywitz, B. A. (2001). Heterogeneity within the gifted: Higher IQ boys exhibit behaviors resembling boys with learning disabilities. Gifted Child Quarterly, 45, 16–23.

Shaywitz, S. E., Holahan, J. M., Marchione, K. E., Sadler, A. E., & Shaywitz, B. A. (1992). The Yale Children’s Inventory: Normative data and their implications for the diagnosis of attention deficit disorder in children. In S. E. Shaywitz & B. A. Shaywitz (Eds.), Attention deficit disorder comes of age: Toward the twenty-first century (pp. 29–68). Austin, TX : PRO-ED.

Silverman, L. K. (2018). Assessment of giftedness. In I. S. Pfeiffer (Ed.) Handbook of giftedness in children: Psychoeducational theory, research, and best practices (second edition) (pp. 183-207). Springer.

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Ces ateliers visent notamment à permettre aux adultes, adolescents, enfants et parents de mieux comprendre la douance et son influence sur le fonctionnement personnel, familial et professionnel, de socialiser et de briser l'isolement, de favoriser l'autonomie au quotidien et d'encourager les activités créatives, de loisirs et d'apprentissage.

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Que veut dire le terme « dyssynchronie » chez les enfants doués intellectuellement (ou à haut potentiel intellectuel) ?

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Que veut dire le terme « dyssynchronie » chez les enfants doués intellectuellement (ou à haut potentiel intellectuel) ?

PAR MARIANNE BÉLANGER

Chez de nombreux enfants doués intellectuellement, on retrouve des décalages entre les différentes sphères de leur développement que l’on nomme dyssynchronies (ou asynchronies). Défini initialement par Jean-Charles Terrassier, psychologue français, le concept a été repris par plusieurs experts internationaux dans le domaine de la douance et a fait l’objet de plusieurs études empiriques, particulièrement aux États-Unis.

Les dyssynchronies internes

Dans la littérature scientifique, deux dyssynchronies internes ont ainsi été documentées, c’est-à-dire des décalages entre les différentes sphères du développement de l’enfant lui-même :

Dyssynchronie motrice, c’est-à-dire un décalage entre son développement intellectuel plus élevé que la moyenne et son développement psychomoteur qui est souvent dans la moyenne, ce qui peut le rendre maladroit ou très habile dans certaines tâches et très peu dans d’autres (ex. : calligraphie).

Dyssynchronie affective, c’est-à-dire un décalage entre son développement intellectuel plus élevé que la moyenne et son développement affectif dans la norme de son groupe d’âge, ce qui peut donner une impression d’immaturité, des réactions émotionnelles intenses, etc.

Les dyssynchronies environnementales

Des dyssynchronies environnementales ont également été documentées, c’est-à-dire des décalages entre les besoins de l’enfant doué et la capacité de son environnement à y répondre pour combler ses besoins particuliers. Les deux premières seraient fréquemment observées chez les enfants doués tandis que la dernière serait moins fréquente :

  1. Dyssynchronie scolaire, c’est-à-dire un décalage entre les besoins de l’enfant doué et la capacité de son environnement scolaire à y répondre, ce qui peut engendrer de l’ennui, de l’inattention, des comportements plus perturbateurs, des performances très variables, une démotivation scolaire, etc., notamment parce que dans la plupart des écoles :
    • Les élèves sont regroupés par âge chronologique plutôt que par habiletés ou aptitudes ;
    • L’enseignement se fait au rythme de la classe et non au rythme de l’élève ;
    • Le programme est conçu selon le développement cognitif et psychosocial, ainsi qu’en fonction des compétences intellectuelles de la moyenne. Au primaire, il privilégie donc la pensée opératoire concrète plutôt que la pensée abstraite, idéologique ou philosophique.
  1. Dyssynchronie sociale, c’est-à-dire :
  •  D’une part, un décalage entre le développement psychosocial de l’enfant doué et celui de ses pairs. Selon les stades de développement d’Erikson, les enfants par exemple d’âge primaire (7 à 11 ans) sont au stade de la compétence, où ils ont besoin de se sentir capables pour développer notamment leur confiance en eux et leur sens du travail. Ils cherchent donc à accomplir des tâches pour gagner la reconnaissance de leurs pairs ou des adultes.
  • À cet âge, les amitiés sont changeantes et les enfants cherchent des opportunités pour se comparer les uns aux autres ou pour devenir les meilleurs dans telle ou telle activité. Durant cette période, un grand nombre d’enfants doués intellectuellement sont déjà au stade suivant, c’est-à-dire le stade de la fidélité (qui se situe normalement entre 12 et 18 ans) où il se préoccupe grandement de comment les autres le perçoivent et a besoin de vivre des expériences ainsi que d’avoir des relations avec des amis fidèles pour qui il a de la valeur afin de construire son identité. En d’autres mots, il cherche « l’âme sœur » et se demande « qui suis-je ? » et « où vais-je dans la vie ? », au moment où ses pairs cherchent à se comparer pour répondre à la question « suis-je compétent, suis-je meilleur ou inférieur ? ».
  • D’autre part, un décalage entre son développement moral et celui de la majorité des enfants et des adultes qui l’entourent. Un grand nombre d’enfants doués intellectuellement, particulièrement ceux qui ont un très haut potentiel intellectuel (THPI), ont déjà acquis, au primaire, les stades postconventionnels de développement moral (stades de Kohlberg les plus avancés) où leurs choix d’action se font en fonction des droits humains et du bien commun (stade 5) ainsi qu’en fonction des principes moraux et des valeurs universelles comme la justice ou la vérité (stade 6) alors que seulement 10 % des adultes atteindront ce dernier stade de développement moral tout au long de leur vie (voir ex. : Gross, 2018).

En conséquence à ces dyssynchronies sociales, plusieurs enfants doués intellectuellement peuvent présenter, à divers degrés, des difficultés à entrer en relation avec les autres enfants de leur âge ainsi que des difficultés à comprendre les limites, les normes sociales ou le cadre de la moyenne des gens.

Les études dans le domaine confirment que ces dyssynchronies internes ainsi que ces dyssynchronies scolaires et sociales existent, mais aussi que, dans la majorité des cas, elles peuvent être considérées normales chez les enfants doués, c’est-à-dire qu’elles ne mènent pas nécessairement ni directement à des difficultés psychologiques ou à des troubles neurodéveloppementaux et/ou de santé mentale (ex. : Liratni, & Pry, 2011 ; Wiley, & Hébert, 2014).

Il en va autrement de la dernière dyssynchronie environnementale que l’on peut observer chez certains enfants doués intellectuellement :

  1. Dyssynchronie familiale, c’est-à-dire un décalage entre les besoins de l’enfant doué et la capacité de sa famille à y répondre, ce qui peut générer un sentiment d’être incompris, des difficultés à suivre le cadre et les routines, une mésadaptation et un malaise plus général, des problèmes d’estime de soi, d’identité, etc. En effet, les études confirment qu’être parent d’un enfant doué, c’est réellement devoir être un parent différent (ex. Matthews, & Jolly, 2018), c’est-à-dire que pour répondre aux besoins de leur enfant, souvent, les parents doivent :
    • Pouvoir accepter, comprendre et s’adapter (ex. : identité, style parental, organisation et fonctionnement quotidien, attentes, cadre, discipline) ;
    • Faire face aux tabous et être l’avocat de ses besoins particuliers ;
    • Avoir les ressources (ex. : financières, psychologiques, sociales) pour faire face aux défis et permettre le développement du talent ;
    • Avoir un haut degré d’engagement, de cohésion, de structure et d’organisation ;
    • Viser l’équilibre entre l’identification forte à la famille et la différenciation de chacun de ses membres.

La famille est le premier facteur de protection des enfants doués.

Les dyssynchronies familiales seraient particulièrement dommageables sur l’adaptation et le bien-être d’un enfant doué et devraient faire l’objet d’une priorité d’intervention afin de permettre aux parents de répondre aux besoins particuliers de leur enfant doué intellectuellement.

Références scientifiques sur le sujet

Antshel, K. M., Faraone, S. V., Maglione, K., Doyle, A. E., Fried, RL., Seidman, L. J., & Biederman, J. (2010). Executive functioning in high-IQ adults with ADHD. Psychological Medicine, 40, 1909–1918.

Apt, C. (2017). The socioemotional intelligence of gifted and talented adolescents as a possible predictor of future career success. Psychology and Education: An Interdisciplinary Journal, 54 (3-4), 50-56.

Hernández Finch, M. E., Speirs Neumeister, K. L., Burney, V. H., & Cook, A. L. (2014). The Relationship of Cognitive and Executive Functioning With Achievement in Gifted Kindergarten Children. Gifted Child Quarterly, 58, 167 –182.

Gross, M. U. (2018). Highly gifted students. In Callahan, C.M., Hertberg-Davis, H.L. Fundamentals of gifted education: considering multiple perspectives. (2nd edition, p. 429-440). New York, NY : Routledge.

Gross, M. U. M. (1998). The « me » behind the mask: Intellectually gifted students and the search for identity. Roeper Review: A Journal on Gifted Education, 20 (3), 167-174.

Li, Z., Gan, J. Q, & Wang, H. (2017) Neurocognitive mechanisms of mathematical giftedness: A literature review. Applied Neuropsychology: Child, 6, 79-94.

Liratnia, M. & Pry, R. (2012). Profil psychométrique de 60 enfants à haut potentiel. Pratiques psychologiques, 18, 63-74.

Mullet, D. R., & Rinn, A. R. (2015) Giftedness and ADHD: Identification, Misdiagnosis, and Dual Diagnosis, Roeper Review, 37:4.

Neihart, M., & Yeo, L. S. (2018). Psychological issues unique to te gifted student. In S. I. Pfeiffer, E. Shaunessy-Dedrick and M. Foley-Nicpon (Eds). APA Handbook of Giftedness and Talent. (pp. 497-510) Washigton, DC : American Psychological Association.

Rinn, A. N. (2018). Social and emotional considerations for gifted students. In S. I. Pfeiffer, E. Shaunessy-Dedrick and M. Foley-Nicpon (Eds). APA Handbook of Giftedness and Talent. (pp. 453-464) Washigton, DC: American Psychological Association.

Toth-Gauthier, M., & Day, J. M. (2015). Cognitive complexity, religious cognition, cognitive development, and religious judgment: An empirical study of relationships amongst “normal” and “gifted” young people. Behavioral Development Bulletin, 20 (1), 60-69.

Wiley, H. E. & Hébert, T. (2014). Social and emotional traits of gifted youth. In J. A. Pluckers, & C. M. Callahan (Eds.), Critical issues and practices in gifted education (2nd ed.) (pp 593-608. Waco, TX : Prufrock.

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