Mieux comprendre la double exceptionnalité : Le profil unique des individus doués intellectuellement (haut potentiel) et TDAH

Mieux comprendre la double exceptionnalité : Le profil unique des individus doués intellectuellement (haut potentiel) et TDAH

Mieux comprendre la double exceptionnalité : Le profil unique des individus doués intellectuellement (haut potentiel) et TDAH

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PAR MARIANNE BÉLANGER

La définition de la douance selon le MÉES

En publiant le document Agir pour favoriser la réussite éducative des élèves doués, le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES, 2020) ouvre un tout nouveau chapitre de l’histoire de la douance au Québec. Pour guider les actions des milieux scolaires québécois visant à favoriser la réussite éducative des élèves doués, le MÉES rappelle l’importance de d’abord bien comprendre leurs besoins, et ce, grâce à une conception moderne et scientifique de la douance qui :

  • s’inscrit dans un processus de développement;
  • ne doit pas être considérée comme un diagnostic;
  • n’est pas uniquement déterminée par le quotient intellectuel;
  • n’est pas synonyme de réussite scolaire;
  • comprend une diversité de profils et de besoins;
  • s’observe par des comportements et des manifestations qui, toutefois, s’expriment de plusieurs façons ainsi que dans plusieurs domaines (intellectuel, artistique, sportif, social, créatif, ou relevant du leadership, etc.), mais qu’aucun portrait unique ni aucune liste ne peuvent décrire dans leur entièreté puisque chaque élève doué est unique, et ce, même si certains auteurs avancent que la rapidité d’apprentissage, la curiosité, la créativité et l’intensité seraient les caractéristiques les plus communes aux personnes douées.
  • s’inscrit dans le contexte global de la personne, c’est-à-dire dans toutes ses dimensions intellectuelles, cognitives, affectives, sociales et physiques, et ce, dès le plus jeune âge.
  • peut, à certain moment, passer inaperçue, notamment lorsque ses manifestations observables sont masquées par des comportements tels que l’agitation ou la démotivation;
  • peut coexister avec un trouble ou une difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, une situation de « double exceptionnalité » qui, selon les interactions entre le trouble et la douance, peut amener des manifestations très variées de la douance et être associée à des difficultés scolaires ayant des conséquences sur la persévérance scolaire et la réussite éducative de l’élève;
  • est influencée par la culture ainsi que par la situation géographique et économique;
  • peut aussi passer inaperçue chez les élèves qui ne maîtrise pas la langue de l’espace scolaire ou qui sont en contexte d’immigration récente;
  • se manifeste différemment chez les garçons et les chez les filles;
  • présente une très grande diversité de profils et de besoins;
  • peut être associé à un cheminement harmonieux ou plus difficile en fonctions de différents facteurs, internes et externes, à l’élève;
  • peut amener des manifestations, parfois en réaction à ce qui est vécu à l’école, mais qui sont observées à la maison.

L’identification d’un élève « doué » selon le MÉES

Dans son document, le MÉES est clair : « […] l’école n’a pas à chercher à établir un diagnostic ou à catégoriser un élève selon diverses appellations » (p.6), ni d’ailleurs à vouloir identifier les enfants comme étant « doués » (ou non). Comme la majorité des experts dans le domaine, le MÉES recommande plutôt de chercher à mieux connaître tous nos élèves pour observer les manifestations de la douance qui peuvent être présentes chez tel ou tel élève. Le Ministère préconise ainsi de reconnaître la douance en adoptant une approche non catégorielle (c’est-à-dire sans chercher à les identifier ou les placer dans telle ou telle catégorie) et sans critères prédéterminés (c’est-à-dire sans score minimal à un test QI, sans nombre minimal de comportements jugés « doués » dans une liste, même si cette liste est sous forme de questionnaire standardisé et normalisé, sans critère de réussite scolaire).

 

Autrement dit, au Québec, on devrait chercher à reconnaitre tel ou tel élève « doué » en observant les traits et les comportements « doués » qui le caractérisent, dans toute son unicité.

 

En ce qui concerne l’élève doué, on devrait donc, selon le MÉES :

  1. Mieux le connaitre grâce à l’analyse globale de son fonctionnement et de son profil unique de capacités, de forces, d’intérêts, d’aspirations, mais aussi de défis, de faiblesses, de préoccupations, voire chez certains de handicaps ou de difficultés d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA);
  2. Utiliser cette analyse d’ensemble pour déterminer ses besoins particuliers;
  3. Chercher à innover et faire preuve de souplesse pour établir ce qui peut être envisagé pour lui à l’école dans le cadre d’une stratégie d’intervention globale, concertée et planifiée. À ce sujet, le MÉES statue que « d’emblée, la démarche du plan d’intervention n’est pas systématiquement envisagée pour les élèves doués. » (p.5), et ce, même si elle prend tout son sens pour ceux d’entre eux qui vivent des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage.

 

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QUE DISENT LES LIGNES DIRECTRICES CANADIENNES SUR LE TDAH ?

En 2018, la CADDRA (Canadian ADHD Resource Alliance) a publié la 4ième édition des Lignes directrices canadiennes sur le TDAH. Ces lignes directrices ont été développées afin de fournir de l’information et des outils aux professionnels de la santé canadiens pour les appuyer dans le diagnostic et le traitement du TDAH. Le chapitre 2 détaille notamment plusieurs troubles et tableaux cliniques particuliers qui peuvent être associés au TDAH ou qui risquent d’être confondus avec le TDAH parce que leurs présentations ou leurs symptômes sont similaires.

À cette fin, l’équipe multidisciplinaire (pédiatres, psychiatres, psychologues, médecins de famille, pharmaciens, infirmières, éducateurs, intervenants communautaires de partout au Canada et des États-Unis) qui a contribué à la rédaction et à la révision de ces lignes directrices a ajouté l’extrait ci-dessous concernant le TDAH en contexte de douance intellectuelle :

« Les études ont démontré qu’un quotient intellectuel élevé n’exclut pas la possibilité d’être atteint de TDAH [214, 215].  Cependant, la cooccurrence du TDAH et de la douance intellectuelle demeure controversée et sous-étudiée : la majorité des discussions tirées de la littérature médicale ont été largement fondées sur des commentaires anecdotiques, des opinions et des échantillons cliniques de petite taille. De plus, le DSM-5 ne fait aucune mention du TDAH dans le contexte de la douance intellectuelle [1]. Le diagnostic erroné d’un TDAH chez la personne intellectuellement douée peut se produire de deux façons : la personne intellectuellement douée qui a beaucoup d’énergie et qui est surexcitée en contexte scolaire (en particulier celle qui est peu stimulée du point de vue scolaire) peut recevoir un diagnostic erroné de TDAH. De même, la personne intellectuellement douée qui satisfait à tous les critères diagnostiques du TDAH, mais qui peut se concentrer pendant de longues périodes, pourrait ne pas recevoir de diagnostic de TDAH [216]. De plus, les personnes douées intellectuellement atteintes de TDAH pourraient satisfaire aux critères du trouble spécifique des apprentissages et d’autres troubles comorbides [217]. Ainsi, il est important que les professionnels de la santé reconnaissent que la douance intellectuelle puisse être documentée chez les personnes atteintes de TDAH.

Comme un quotient intellectuel élevé peut aider les personnes atteintes de TDAH à compenser les symptômes, il peut arriver dans certains cas qu’une atteinte cliniquement pertinente n’apparaisse que tard dans le cheminement scolaire primaire ou même au cours du parcours scolaire secondaire chez les enfants ayant un quotient intellectuel élevé [214]. Toutefois, bien que le diagnostic de TDAH pourrait ne pas être établi avant un certain temps, l’atteinte n’est pas moins invalidante; le diagnostic et le traitement sont essentiels à tous âges.

Le chevauchement des symptômes que présentent les personnes ayant un quotient intellectuel élevé et celles atteintes de TDAH peut rendre le diagnostic différentiel difficile. Souvent, les enfants intelligents sont dirigés vers les psychologues ou les pédiatres parce qu’ils présentent certains comportements (p. ex., agitation, inattention, impulsivité, degré d’activité élevé, rêverie) couramment associés au diagnostic du TDAH. Un enfant peut recevoir un diagnostic de TDAH alors qu’en réalité, il est doué et réagit à un programme scolaire inapproprié [218]. Le processus du diagnostic différentiel exige de poser des questions précises permettant de clarifier quels éléments sont communs au TDAH et à la douance ou particuliers à l’un des deux, ou encore d’établir si l’enfant est doublement exceptionnel.  De façon générale, les personnes douées intellectuellement et atteintes de TDAH montrent des caractéristiques cognitives, sociales, psychiatriques et comportementales comparables à celles observées en présence de TDAH chez les personnes ayant un quotient intellectuel moyen [214, 217]. Cependant, les forces et les difficultés de la personne peuvent interagir et faire en sorte qu’un des états masque l’autre [219]. Les cliniciens devront procéder à une anamnèse médicale, développementale et scolaire poussée, de même qu’à une évaluation clinique et psychologique complète, pour établir le comportement de la personne dans différents contextes et situations. La National Commission on Twice Exceptional Students a conclu que le repérage des apprenants doublement exceptionnels exige une évaluation exhaustive des sphères de la douance et des incapacités [220]. Lorsque c’est possible, l’évaluation et le dépistage doivent être réalisés par des professionnels des deux disciplines (TDAH et douance) et, idéalement, par des personnes qui cumulent des connaissances et de l’expérience avec les personnes doublement exceptionnelles. » (CADDRA, 2018, Ligne directrices canadiennes sur le TDAH, 4ième édition, pages 31-32).

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Que dit la littérature scientifique spécialisée ?

1. À n’importe quel âge, le TDAH est un diagnostic valide en contexte de douance. Les études confirment que le diagnostic de TDAH est valide, tant chez les enfants que chez les adultes doués intellectuellement, et ce, qu’ils présentent un haut potentiel intellectuel (HPI) ou un très haut potentiel intellectuel (THPI) (voir p.ex. Antshel et al., 2007, 2008, 2009 ; Fugate, 2018 ; Lovecky, 2018 ; Mullet & Rinn, 2015 ; Rommelse et al., 2016).

2. La prévalence du TDAH serait semblable chez les doués que dans la population générale. La prévalence réelle de TDAH chez les individus doués intellectuellement demeure inconnue, et ce, majoritairement en raison des difficultés méthodologiques inhérentes à l’étude de populations douées (p.ex. problèmes entourant l’opérationnalisation de la douance en contexte de recherche, échantillons représentatifs difficiles à recruter). Néanmoins, de façon générale, la recherche tend à montrer qu’il y aurait ni plus ni moins de TDAH chez les doués que dans la population générale. En révisant le peu d’études disponibles sur le sujet, Lovecky (2018) suggère que 7% à 9% des enfants doués intellectuellement seraient 2e-TDAH. Des chiffres qui ne diffèreraient pas de façon significative des taux estimés de 5% à 9% d’enfants et d’adolescents qui, dans la population générale, reçoivent un diagnostic de TDAH (voir p.ex. Akinbami, Liu, Pastor & Reuben, 2011 ; Lovecky, 2018 ; Posner et al., 2020 ; Thomas et al., 2015).

Tout comme le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec (2020) a choisi de le faire, la vaste majorité des chercheurs et experts dans le domaine se basent sur les avancées scientifiques des dernières décennies pour concevoir la douance d’une façon moderne, c’est-à-dire plus large, multi-dimensionnelle, observable et développementale. Ils estiment généralement qu’entre 5% et 9% de la population pourrait développer une douance intellectuelle. Des chiffres qui, dans une conception psychométrique, correspondent théoriquement à des scores de QI ≥ 120 ou 125.

3. Un nouveau terme pour un nouveau concept : la « double exceptionnalité » (2e). Dans la littérature spécialisée, on parle de double exceptionnalité (abréviation : 2e) pour qualifier les individus qui présentent une douance intellectuelle et un (ou +) trouble associé comme un TDAH (2e-TDAH), un (ou +) trouble d’apprentissage (2e-TA), un trouble du spectre autistique (2e-TSA) ou un trouble de santé mentale (2e-DSM). Ce choix de les qualifier de manière distincte repose sur le fait que la double exceptionnalité est bien plus que la simple addition d’une douance intellectuelle avec un trouble neurodéveloppemental ou de santé mentale connu. En effet, les études montrent que les deux se combinent pour produire une population distincte et unique d’individus (p.ex. Fugate, 2018 ; Lovecky, 2018 ; Pfeiffer & Foley-Nicpon, 2018 ; Silverman, 2018). Ainsi, même si les individus 2e sont très différents les uns des autres et que plusieurs zones d’ombres demeurent à éclaircir dans la littérature scientifique, chaque catégorie de 2e a été associée à un profil neurologique, psychométrique, académique, comportemental et adaptatif unique qui se distingue tant du profil communément associé à la seule présence d’une douance (sans trouble associé) que du profil communément associé à la seule présence du trouble associé (sans la douance).

4. Le THPI serait plus à risque d’être confondus avec TDAH, et ce, en raison de leur énergie mentale particulièrement élevée, de leur très haut niveau d’engagement et d’hyperfocus envers leurs domaines d’intérêt, souvent au détriment des autres domaines, et de leur propension plus élevée à l’ennui (p.ex. Antshel, 2008 ; Lovecky, 2018 ; Mullet & Rinn, 2015).

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5. Un effet réciproque de masquage et de compensation entre la douance et le TDAH. L’idée selon laquelle on retrouverait 25 à 50% de diagnostic erronés de TDAH chez les individus doués intellectuellement avancé par Webb et al. (2016) serait en fait un mythe. En l’absence d’autres troubles associés (p.ex. troubles d’apprentissage), le vrai danger serait plutôt de ne pas diagnostiquer le TDAH chez une personne réellement 2e-TDAH (voir p.ex. Antshel et al., 2007, 2008, 2009 ; Assouline et al., 2008 ; Budding & Chidekel, 2012 ; Fugate, 2018 ; Gilman & Peters, 2018 ; Milioni et al., 2017 ; Mullet,& Rinn, 2015 ; Lovecky, 2018 ; Park et al., 2011 ; Rommelse et al., 2016, 2017 ; Wood, 2012).

D’une part, la recherche montre que chez les 2e-TDAH, les symptômes visibles du TDAH tels qu’on les connait et l’altération fonctionnelle qui y est habituellement associée sont le plus souvent compensés, à divers degrés, par les capacités intellectuelles, métacognitives et adaptatives plus élevées de la personne. Un effet de masquage du TDAH par la douance qui, le plus souvent, perdure jusqu’à l’adolescence, voire même jusqu’à l’âge adulte, c’est-à-dire jusqu’au moment où les demandes de l’environnement deviennent trop élevées pour que l’intelligence puisse continuer de compenser le TDAH.

D’autre part, une douance intellectuelle pourtant bien réelle qui, à son tour, est fortement à risque d’être masquée par le TDAH dans les performances de la personne, notamment aux plans académique et professionnel, mais aussi, le cas échéant, dans ses résultats aux échelles d’intelligence comme le WISC-V (chez les enfants) ou le WAIS-IV (chez les adultes). Par exemple, Fugate (2018) souligne les élèves 2e-TDAH peuvent typiquement obtenir de 5 à 10 points de QI global de moins que leurs pairs doués, mais non TDAH. En conséquence, on devrait, selon lui, considérer une hypothèse 2e-TDAH chez tout élève qui obtient un score global de QI ≥ 110 (75e rang centile). Un effet de masquage de la douance par le TDAH que la recherche a d’ailleurs associé à des conséquences négatives bien réelles sur la qualité de vie et le fonctionnement professionnel à l’âge adulte.

En effet, les connaissances scientifiques actuelles montrent qu’en l’absence d’autre(s) comorbidité(s), c’est-à-dire chez un individu 2e-TDAH qui ne présente pas d’autres troubles neurodéveloppementaux associés (p.ex. trouble d’apprentissage), on retrouve  :

5.1.  Une présentation clinique différente du TDAH. En dépit d’importantes variations méthodologiques entre les études, de façon globale, la recherche (voir p.ex. Antshel et al., 2007, 2008, 2009 ; Foley-Nicpon, Rickels, Assouline & Richards, 2012 ; Guénolé et al., 2013 ; Lovecky, 2018 ; Mullet & Rinn, 2015 ; Rommelse et al., 2016, 2017 ; Young et al., 2015) montre que, comparativement aux individus non-doués TDAH, les 2e-TDAH seraient le plus souvent :

  • Moins inattentifs, notamment moins distraits et plus en mesure de rester concentré très longtemps, mais souvent avec plus de difficultés à se désengager d’une tâche qui les intéresse ou qui les stimule (« hyperfocus »);
  • Moins impulsifs, et ce, tout en exprimant des émotions souvent plus labiles, changeantes plus rapidement;
  • Autant (voire plus) hyperactifs, l’hyperactivité seraient ainsi un marqueur moins sensible du TDAH chez les individus doués intellectuellement (voir p.ex. Rommelse et al., 2016);

Toujours lorsqu’on les compare aux non-doués TDAH, les 2e-TDAH présenteraient par ailleurs :

Une intensité, une curiosité et une créativité intensifiées (Fugate, 2018);

• Moins de problèmes externalisés, donc moins de comportements perturbateurs;

• Autant sinon moins de problèmes internalisés, mais une estime de soi, un concept de soi et un sentiment de bonheur plus faibles;

• Un risque plus faible de développer un trouble lié à l’utilisation de substance au cours de leur vie;

• Un risque au moins équivalent, voire plus élevé, de vivre des troubles• psychiatriques associés au TDAH au cours de leur vie (p.ex. dans l’étude Young et al., 2015, les 2e-TDAH présentaient un risque plus élevé de trouble dépressif majeur, de trouble d’anxiété généralisée et de trouble obsessif-compulsif que les non-doués TDAH);

• Un risque tout aussi élevé de recevoir un diagnostic de trouble spécifique d’apprentissage au cours de leur vie (p.ex. 85% des 2e-TDAH comparativement à 78% des non-doués TDAH dans l’étude de Katusic et al., 2011);

• Un risque moins élevé de décrochage ou d’abandon scolaire (p.ex. 10,7% des 2e-TDAH comparativement à 26,5% des non-doué TDAH dans l’étude de Katusic et al., 2011).

5.2.  Une trajectoire de développement semblable, mais des symptômes TDAH moins graves et moins visibles qui altèrent moins le fonctionnement. Les données scientifiques confirment que les individus 2e-TDAH présentent des symptômes et une altération du fonctionnement semblables à celle que l’on retrouve chez les individus non-doués TDAH, et ce, tant dans leur vie scolaire ou professionnelle que dans leur vie sociale et familiale. La trajectoire de développement et la persistance du TDAH de l’enfance à l’âge adulte serait par ailleurs semblable chez les individus à haut potentiel intellectuel que dans la population générale (voir p.ex. Antshel et al., 2008 ; Rommelse et al., 2016).

Toutefois, les études montrent que cette altération est habituellement moins grave et moins visible chez les 2e-TDAH, notamment en raison de symptômes du TDAH qui, eux aussi, sont moins graves et moins visibles (p.ex. Milioni et al., 2017 ; Rommelse et al., 2016, 2017). Les symptômes du TDAH et leur altération fonctionnelle sont toutefois bien présents chez les 2e-TDAH, mais de manière atténuée et, donc, beaucoup plus difficile à détecter, particulièrement durant l’enfance où le TDAH (sans autre trouble associé) passe généralement inaperçu chez les individus doués. En effet, la recherche confirme que les 2e-TDAH ne fonctionnent pas aussi bien que les individus doués sans TDAH qui, rappelons-le, devraient toujours être le groupe de référence lorsqu’on fait face à un individu doué (Grizenko, Dong Qi Zhang, Polotskaia & Joober, 2012 ; Lovecky, 2018 ; Mullet & Rinn, 2015 ; Rommelse et al., 2016).


Figure extraite [capture d’écran] de la page 41 de Rommelse et al. (2016). An evidenced-based perspective on the validity of attention-deficit/hyperactivity disorder in the context of high intelligence. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 71, 21-47.

La figure ci-dessous résument les résultats de la vaste étude de Rommelse et al. (2017) qui illustrent d’ailleurs très bien cet effet de masquage du TDAH chez les individus à haut potentiel intellectuel.

Figure extraite [capture d’écran] de la page 362 de Rommelse, N., et al. (2017). High intelligence and the risk of ADHD and other psychopathology. The British Journal of Psychiatry, 211(6), 359-364.

En fait, toujours selon Rommelse et ses collègues (2016), l’inattention et l’impulsivité pourraient être de meilleurs marqueurs cliniques que l’hyperactivité. La figure ci-dessous illustre leurs conclusions à la suite de leur revue des données probantes sur le sujet.


Figure extraite [capture d’écran] de la page 24 de Rommelse et al. (2016). An evidenced-based perspective on the validity of attention-deficit/hyperactivity disorder in the context of high intelligence. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 71, 21-47.

5.3.  Un manque de sensibilité, chez les 2e-TDAH, des questionnaires et des tests normalisés habituellement utilisés pour évaluer le TDAH. La plupart du temps, les échelles d’observation du comportement (incluant le Conners3 chez les enfants et les adolescents, et le CAARS chez les adultes) ne permettent pas de détecter les individus 2e-TDAH puisqu’ils mesurent l’expression des comportements et non leur cause. Les seuils de coupure de ces échelles ne seraient pas assez sensibles pour dépister le TDAH chez les individus doués intellectuellement ou qui présentent un haut potentiel intellectuel, et ce, en raison de l’effet de masquage et de compensation décrit précédemment (p.ex. Budding & Chidekel, 2012 ; Mullet & Rinn, 2015 ; Lovecky, 2018 ; Wood, 2012).

Par ailleurs, un individu doué intellectuellement peut être TDAH (2e-TDAH), même si les tests d’attention ou de fonctions exécutives n’indiquent pas de difficultés, faiblesses ou déficits. En effet, la plupart des études dans le domaine montrent que les tâches de performance continue (p.ex. CPT-3) tout comme les autres tests standardisés de fonctions exécutives et de capacités attentionnelles ne sont pas sensibles chez les individus à haut potentiel intellectuel. La plupart du temps, les 2e-TDAH obtiennent des résultats dans la moyenne, voire même dans la moyenne élevée ou au-dessus de la moyenne, aux tâches conçues pour mesurer les fonctions attentionnelles et exécutives dans une population générale (p.ex. Budding & Chidekel, 2012 ; Foley-Nicpon et al., 2011 ; Lovecky, 2018 ; Park et al., 2011).

Rommelse et al (2016) concluent en fait à une relation inverse entre le TDAH et l’intelligence mesurée par un score de QI en ce qui concerne la présence de problèmes cognitifs. La figure ci-après, extraite de leur article, résume la conclusion de leur revue de littérature sur le sujet.


Figure extraite [capture d’écran] de la page 33 de Rommelse et al. (2016). An evidenced-based perspective on the validity of attention-deficit/hyperactivity disorder in the context of high intelligence. Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 71, 21-47.

 

6. La complexité : bien plus la règle que l’exception. Comme dans bien d’autres domaines, la présentation des symptômes et de leurs impacts fonctionnels dans le cadre d’une 2e est, le plus souvent, complexifiée par le fait que la comorbidité entre les troubles neurodéveloppementaux (et de santé mentale) est ici aussi bien plus la règle que l’exception (p.ex. Antshel et al., 2007 ; Foley-Nicpon & Kim, 2018 ; Lovecky, 2018 ; Pfeiffer, 2015a, 2015b ; Pfeiffer & Foley-Nicpon, 2018).

S’y ajoute le fait que la plupart des experts dans le domaine de la douance et de la 2e soulignent les très grandes variations intra-individuelles et inter-individuelles retrouvées chez les individus qui présentent une douance/haut potentiel intellectuel, et ce, de manière encore plus prononcée chez les 2e-TA et les 2e-TDAH (p.ex. Amend, 2018 ; Assouline, Foley-Nicpon & Whiteman, 2010 ; Fugate, 2018 ; Maddocks, 2018, 2020 ; Silverman, 2018). Ce que, d’ailleurs, les données de plusieurs études empiriques confirment (p.ex. Babcock, Miller, Saklofske & Zhu, 2018 ; Maddocks, 2020 ; Toffalini, Pezzuti & Cornoldi, 2017).

Dans une pratique d’évaluation psychométrique, on retrouve donc une très grande hétérogénéité des résultats d’un individu doué (et d’autant plus s’il est 2e) à l’autre, mais aussi au sein d’un même individu doué (et d’autant plus s’il est 2e), et ce, comparativement à ce que l’on retrouve habituellement lorsqu’on administre des tests psychométriques à un individu dans la norme de la population générale et chez qui l’on suspecterait un TDAH ou un TA. Selon la grande majorité de ces experts, l’utilisation des conventions habituellement retrouvées en neuropsychologie amènerait ainsi le risque de sous-estimer ou de sur-estimer la présence de difficultés ou de déficits chez un individu doué intellectuellement (d’autant plus s’il est 2e).

 

Conclusion

Aujourd’hui, plusieurs experts renommés en neuropsychologie (sans nécessairement l’être en douance ou en 2e) soulignent déjà les particularités de l’évaluation neuropsychologique chez les individus doués intellectuellement, à haut ou à très haut potentiel intellectuel (p.ex. Mazeau & Pouhet, 2014). Et quand cette douance intellectuelle est accompagnée d’un trouble neurodéveloppemental comme le TDAH, on peut d’emblée deviner l’immense complexité à laquelle fait face le clinicien, d’autant plus si plusieurs troubles sont présents à la fois (p.ex. TDAH et TA).

En conséquence, notamment, à l’importante hétérogénéité et au contexte clinique distinct et unique qui accompagne la douance intellectuelle ainsi que la 2e, Silverman (2018) ainsi que la vaste majorité des autres experts dans le domaine (p.ex. Amend, 2018 ; Foley-Nicpon & Kim, 2018 ; Fugate, 2018 ; Gilman & Peters, 2018 ; Missett, 2018 ; Reis, Baum & Burke, 2014) spécifient que l’évaluation d’une hypothèse 2e est une démarche évaluative complexe et spécialisée. Une compétence qui se développe grâce à l’expérience prolongée et soutenue dans le domaine. Une démarche qui, le plus souvent, s’éloigne à divers degrés des protocoles standards appris lors de la formation de base en (neuro)psychologie.

Silverman (2018) ajoute que les 2e sont non seulement extrêmement différents les uns des autres, mais aussi que les plus difficiles à saisir et à identifier sont ceux qui ont des résultats globaux dans la moyenne aux échelles d’intelligence et aux tests d’aptitudes cognitives ainsi qu’un rendement scolaire également dans la norme. Seuls leurs comportements et leur histoire de développement peuvent révéler une 2e pourtant bien réelle. Elle conclut que, souvent, une conversation avec eux peut toutefois suffire pour en soulever l’hypothèse (p.ex. profondeur de la réflexion, intensité, curiosité, maturité du langage, quantité de connaissances).

Extraits des références des Lignes directrices canadiennes sur le TDAH (CADDRA)

  • 1. American Psychiatric Association, Diagnostic and statistical manual of mental disorders: DSM-5. 2013, Washington, DC: American Psychiatric Association.
  • 214. Antshel, K.M., et al., Is attention deficit hyperactivity disorder a valid diagnosis in the presence of high IQ? Results from the MGH Longitudinal Family Studies of ADHD. J Child Psychol Psychiatry, 2007. 48(7): p. 687-94.
  • 215. Brown, T.E., P.C. Reichel, and D.M. Quinlan, Executive function impairments in high IQ adults with ADHD. J Atten Disord, 2009. 13(2): p. 161-7.
  • 216. Lovecky, D. Misconceptions about giftedness and diagnosis of ADHD and other disorders. in Program of the 11th annual CHADD Conference. 2015. New Orleans, Louisiana.
  • 217. Katusic, M.Z., et al., Attention-deficit hyperactivity disorder in children with high intelligence quotient: results from a populationbased study. J Dev Behav Pediatr, 2011. 32(2): p. 103-9.
  • 218. Webb, J.T. and D. Latimer, ADHD and children who are gifted. ERIC Digest, 1993. 522.
  • 219. Mullet, D.R. and A.N. Rinn, Giftedness and ADHD: identification, misdiagnosis, and dual diagnosis. Roeper Review, 2015. 37(4): p. 195-207.
  • 220. Reis, S.M., S.M. Baum, and E. Burke, An operational definition of twice-exceptional learners: implications and applications. Gifted Child Quarterly, 2014. 58(3): p. 217-230.

Références et autres suggestions de lecture scientifiques sur le sujet

  • Akinbami, L. J., Liu, X., Pastor, P. N., & Reuben, C. A. (August, 2011). Attention Deficit Hyperactivity Disorder Among Children Aged 5–17 Years in the United States, 1998–2009. (NCHS data brief report 70). Hyattsville, MD: National Center for Health Statistics.
  • Antshel, K.M., Faraone, S.V., Maglione, K., Doyle, A.E., Fried, R., Seidman, L.J., Biederman, J. (2010). Executive functioning in high-IQ adults with adhd. Psychol. Med. 40, 1909–1918.
  • Antshel, K.M., Faraone, S.V., Maglione, K., Doyle, A., Fried, R., Seidman, L., Biederman, J. (2009). Is adult attention deficit hyperactivity disorder a valid diagnosis in the presence of high IQ? Psychol. Med. 39 (8), 1325–1335.
  • Antshel, K. M., Faraone, S. V., Maglione, K., Doyle, A. E., Fried, R., Seidman, L. J., et Biederman, J. (2008). Temporal stability of ADHD in the high-IQ population: Results from the MGH Longitudinal Family Studies of ADHD. Journal of the American Academy of Child et Adolescent Psychiatry, 47, 817–825.
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Profil doublement exceptionnel (« twice exceptional ») DOUANCE + Trouble d’apprentissage (TA)

Profil doublement exceptionnel (« twice exceptional ») DOUANCE + Trouble d’apprentissage (TA)

Profil doublement exceptionnel (« twice exceptional ») DOUANCE + Trouble d’apprentissage (TA)

PAR Marianne Bélanger

Les avancées scientifiques des dernières années permettent maintenant d’évaluer les différents profils d’enfant doublement exceptionnel (2E ou « Twice exceptional »), c’est-à-dire un profil de douance avec un ou plusieurs troubles associés, tels que :

  1. TDA/H
  2. Trouble du spectre de l’autisme (TSA)
  3. Autres troubles neurodéveloppementaux (p.ex. troubles spécifiques d’apprentissage, trouble de la coordination motrice, trouble du langage)
  4. Trouble de santé psychologique et mentale.

À ce jour, il ressort clairement des études scientifiques que ces enfants ont un profil unique aux tâches psychométriques qui ne correspond ni au profil des enfants uniquement doués ni à celui des enfants qui présentent seulement le trouble associé (p.ex. Burger-Veltmeijer, & al., 2011 ; Mullet & Rinn, 2015 ; Van Viersen, & al., 2015 ; Reis, & al., 2014). Ils obtiennent majoritairement des résultats hétérogènes aux échelles de Wechsler qui se situent souvent entre le 93e et le 97e rang centile (p.ex. Assouline, & al., 2008).

Présenté de manière imagée, disons que le profil cognitif d’un enfant qui présente uniquement une douance, donc sans trouble(s) associé(s), est d’apparence « jaune » (p.ex. performance homogène et extrêmement élevée aux échelles globales d’intelligence de Wechsler) et que celui d’un enfant qui présente uniquement un trouble d’apprentissage, telle une dyslexie, est d’apparence « bleue » (p.ex. performance moins élevée à certains sous-tests et indices des échelles de Wechsler, difficultés en tâches de lecture en regard de son âge chronologique et de de son niveau de scolarité, etc.), alors que celui d’enfant qui présente à la fois une douance et un trouble d’apprentissage est plutôt d’apparence « verte », c’est-à-dire ni « jaune », ni « bleue », ni « jaune + bleue ».

TDAH

Les enfants, les adolescents ou les adultes doublement exceptionnels passent donc inaperçus ou reçoivent, au mieux, un seul diagnostic et, dans le pire des cas, un diagnostic erroné. Bien entendu, il ne s’agit pas d’un manque de compétence des différents professionnels, mais bien d’un manque de connaissances sur leur profil unique.

Concernant les évaluations psychométriques chez les enfants doués et 2E

Il est connu que les variations intra-individuelles, c’est-à-dire au sein même de l’individu, soit entre ses différentes capacités cognitives et sphères développementales, sont plus importantes chez les individus qui se situent aux extrémités de la courbe normale, ce qui est le cas chez les individus doués.

En conséquences, un consensus ressort des écrits scientifiques dans le domaine de la douance à savoir que le modèle de discordance potentiel-performance est le plus utile pour diagnostiquer des difficultés attentionnelles ou exécutives de même que des troubles d’apprentissage dans cette population, et ce, particulièrement lorsque les autres hypothèses développementales pouvant expliquer la discordance ont été écartées (p.ex. Assouline & Whiteman, 2011; Baum & Owen, 2004; Brody & Mills, 1997; McCoach et al., 2001 ; Reis, Baum & Burke, 2014).

Selon ce modèle, nous devons comparer l’individu doué à son propre potentiel, c’est-à-dire à lui-même, plutôt qu’à la norme de son groupe d’âge ou de son niveau de scolarité. Une performance à une tâche se situant à plus de 1,5 à 2 écarts-types en-dessous de son potentiel intellectuel indique fort probablement un déficit.

En conséquence, des performances dans la moyenne aux tâches psychométriques peuvent indiquer un déficit chez un enfant doué.

Une définition, mais plusieurs profils psychométriques uniques et distincts

Depuis 2012-2013, l’existence d’enfants et d’adolescents doublement exceptionnels n’est plus du tout remise en question dans la littérature scientifique. Les travaux de la National Commission on Twice Exceptional Students aux États-Unis en 2010 et la création subséquente du premier centre international de recherche sur la double exceptionnalité (le Belin-Blank Center) ont clairement permis de stimuler l’intérêt de plusieurs chercheurs, générant de plus en plus de connaissances sur leurs profils uniques.

En 2014, Reis, Baum et Burke publient un important article dans la revue Gifted Child Quarterly dans lequel ils révisent la littérature scientifique pour définir de manière opérationnelle la notion de double exceptionnalité (2E) afin de mieux guider les professionnels dans leurs démarches d’évaluation et d’intervention. Leur définition sera ensuite adoptée par la majorité des chercheurs et des intervenants dans le domaine.

Définition de Reis, Baum et Burke (2014)

Les élèves doublement exceptionnels (2E) sont ceux qui :

1. Démontrent un potentiel élevé au plan de leurs aptitudes ou de leur créativité, dans un ou plusieurs domaines d’activité.

ET

2. Qui manifestent un ou plusieurs handicaps, tels que définis par les lois fédérales et étatiques américaines sur l’éducation, incluant :

  • Trouble(s) spécifique d’apprentissage,
  • Trouble(s) du langage et de la parole,
  • Trouble(s) émotionnel/comportemental,
  • Handicap(s) physique(s),
  • Trouble du spectre autistique,
  • Autres troubles de santé ou troubles neurodéveloppementaux qui affectent le fonctionnement, tel que le Trouble déficitaire de l’attention avec ou dans hyperactivité et impulsivité (TDA/H).

Depuis, les experts s’entendent pour dire que le potentiel élevé et le handicap se combinent pour produire une population unique d’élèves qui, souvent, ne démontrent ni un rendement scolaire élevé ni des handicaps spécifiques.

Le potentiel masque le handicap ET le handicap masque le potentiel.

En conséquence, l’identification d’un élève doublement exceptionnel nécessite des connaissances approfondies dans le domaine de la douance ET dans le domaine du trouble associé (p.ex. TDA/H, trouble d’apprentissage, trouble du spectre autistique) puisqu’un n’exclut pas l’autre et qu’aucun ne prédomine sur l’autre. Afin d’éviter les erreurs diagnostiques, les experts recommandent que l’évaluation soit conduite par des professionnels qualifiés dans les deux domaines et, autant que possible, par des professionnels également qualifiés dans le domaine de la double exceptionnalité (2E) afin de bien interpréter l’impact de la comorbidité sur les profils psychométriques, les évaluations diagnostiques et les critères d’admissibilité pour les services.

Profil 2E douance et dyslexie-dysorthographie

Après celui des enfants doués et TDA/H, le profil le plus documenté dans les écrits est celui des enfants doués en trouble spécifique d’apprentissage de la lecture et de l’écriture (dyslexie-dysorthographie). Les caractéristiques suivantes ressortent de la littérature concernant ces élèves 2E doués et dyslexiques :

1. Présence de précocités développementales dans certaines sphères,

mais non dans toutes les sphères du développement (motricité globale, motricité fine, langage réceptif, langage expressif, propreté). Notre expérience clinique montre que les enfants doués et dyslexiques ont souvent un développement précoce au plan de la motricité globale, du langage réceptif ou de la propreté, mais un développement dans la norme au plan de la motricité fine et du langage expressif.

2. Présence de traits et caractéristiques habituellement associés à la douance quoiqu’en quantité et en intensité moins élevées que chez les doués sans trouble associé (« jaune »).

Rappel concernant l’évaluation de la douance

Les tests psychométriques standardisés sont utiles pour dépister et documenter le profil de l’enfant chez qui on suspecte une douance. Cependant, le jugement clinique d’un professionnel qualifié devrait toujours prédominer sur les résultats à des tests (p.ex. WISC-V, QI), et ce, afin d’assurer la validité de la décision, c’est-à-dire le fait de retenir ou non l’hypothèse de douance. La douance est avant tout une histoire de développement ET La conjoncture de traits particuliers et de caractéristiques uniques propres aux comportements et à la personnalité des individus doués (Callahan, 2018).

Cliquez ICI pour voir l’article: « Qu’est-ce que la douance et comment l’évalue-t-on ? »

3. Résultats scolaires dans la moyenne de leur groupe

en lecture et en écriture ainsi qu’en résolution de problème en mathématiques. Par exemple, une différence de 10% ou plus entre la performance en calcul ou en oral et en lecture ou en écriture peut indiquer un trouble d’apprentissage chez un enfant doué (Van Viersen, & al., 2016). En fait, les études sont claires sur le fait qu’au primaire, les résultats scolaires ne sont pas un bon indicateur de difficultés d’apprentissage chez les enfants doués.

4. Comportements extériorisés et intériorisés moins appropriés

que la moyenne des enfants du même âge chronologique (p.ex. opposition, colère, évitement de la tâche, anxiété, faible sentiment de compétence, estime de soi fragilisée), et ce, tant aux yeux de l’enseignant(e) qu’aux yeux des parents (p.ex. BASC).

5. Symptômes comportementaux d’inattention, d’agitation et d’impulsivité (TDA/H)

aux yeux de l’enseignant(e) et aux yeux des parents (p.ex. résultats significatifs au Conners3). Rappelons que les échelles d’observation des comportements comme le Conners3 ne permettent pas de dépister les enfants doués+TDA/H qui obtiennent généralement des résultats dans la norme à ces questionnaires qui présente leur profil unique.

Cliquez ICI pour voir l’article: « Twice Exceptional Douance et TDA/H »

6. Profil au WISC-IV des 2E doués et dyslexiques. Les études du Belin-Blank Center montrent notamment :

  • Échelle générale (EQGI) non interprétable (Indices de Compréhension Verbale et de Raisonnement Perceptif > Mémoire de Travail et Vitesse de Traitement).
  • Indice d’Aptitudes Générales (IAG) interprétable et autour du 95e rang centile (obtiennent donc souvent des scores d’équivalence de 14 ou 15).
  • Indice de Mémoire de Travail (IMT) dans la moyenne (autour du 60e rang centile),
  • Indice de Vitesse de Traitement (IVT) dans la moyenne (autour du 34e rang centile),

Profil au WISC-V des 2E doués et dyslexiques. Bien que les études en règle se font toujours attendre, plusieurs experts, de même que notre expérience clinique, indiquent qu’en raison des changements majeurs apportés à la 5ème édition de l’échelle de Wechsler :

Il est plus difficile pour les enfants doués d’exprimer leur potentiel lors de l’administration standardisée, notamment en raison de la diminution importante de la quantité de tâches verbales et du poids de celles-ci dans le calcul des différents indices, des critères d’arrêts à 3 scores de 0 points au lieu de 5 et de l’augmentation importante du nombre de tâches chronométrées.

La relation avec l’évaluateur prend donc une importance considérable de même que l’utilisation d’une procédure visant à tester les limites de l’enfant pour obtenir son vrai potentiel et éviter les erreurs diagnostiques (voir Pfeiffer, S. I. (2015). Essentials of gifted assessment. Hoboken, NJ : Wiley.).

Concernant le profil des 2E doués et dyslexiques au WISC-V :

  • Il est très souvent difficile d’interpréter tant l’EQGI que l’IAG.
  • Obtiennent souvent des scores d’équivalence de 14 ou 15, et ce, parfois seulement à un, deux ou trois sous-tests, c’est-à-dire souvent à Similitudes, Compréhension ou Matrices (et parfois à Connaissances ou Concepts en images). Ils n’obtiennent donc pas les scores d’équivalence de 16 ou + attendus chez les doués homogènes, de type académique et sans trouble associés.
  • Tout comme avec l’édition précédente du WISC, les indices de Mémoire de Travail (IMT) et de Vitesse de Traitement (IVT) sont souvent dans la moyenne (ou sous la moyenne dans les cas plus sévères).
  • Indice Visuospatial (IVS) souvent dans la moyenne en raison de la dyssynchronie normale intelligence > psychomotricité documentée chez les enfants doués.

On retrouve souvent des différences significatives entre les sous-tests d’un même indice :

  • Compréhension Verbale (ICV) : Similitudes et Compréhension > Vocabulaire
  • Raisonnement Fluide (IRF) : Matrices > Balances (demande la rétention de faits arithmétiques et utilise davantage la mémoire de travail).
  • Les résultats aux tâches complémentaires de Vitesse de Dénomination (particulièrement la condition de lettres et de chiffres) sont souvent dans la moyenne ou même la moyenne élevée (sous la moyenne dans les cas plus sévères de dyslexie), donc nettement inférieurs au potentiel de l’enfant.

7. Profil des enfants 2E doués et dyslexiques au plan du langage oral :

  • Performent globalement entre la moyenne et la moyenne élevée (autour du 77e rang centile) dans les études du Belin-Blank Center.
  • Notre expérience clinique montre toutefois une force en tâche de vocabulaire expressif comme l’EOWPVT-4 (Expressive One-Word Picture Vocabulary Test–Fourth Edition) où les 2E performent bien souvent entre le 91e et le 99e rang centile.

À titre informatif, on distingue deux volets au langage écrit :

Le premier volet concerne la capacité d’apprentissage en lecture, c’est-à-dire à décoder et comprendre le sens des mots lus avec précision et une vitesse normales en regard de l’âge et du niveau de scolarité. Se fait grâce à deux voies différentes et complémentaires :

La voie d’adressage par laquelle nous traduisons les syllabes en mots (conversions graphème-phonème) pour apprendre à lire d’abord et décoder ensuite les mots nouveaux. On l’évalue notamment en lisant et en écrivant des mots réguliers (mots qui se lisent ou s’écrivent comme ils se prononcent oralement) et des pseudomots (non-mots ou mots inventés qui ne peuvent donc pas être reconnus par le lecteur).

la voie d’adressage par laquelle nous reconnaissons instantanément le mot lu (la séquence ordonnée de la suite des lettres) qui est directement adressé à notre lexique orthographique qui en contient la signification. On l’évalue notamment lors de la lecture et de l’écriture de mots irréguliers (qui ne se lisent pas ou ne s’écrivent pas comme ils se prononcent oralement, p.ex. fusil, tabac).

Le second volet concerne la capacité d’apprentissage en écriture, c’est-à-dire la maitrise de l’orthographe, des règles de grammaire, de la syntaxe, de l’organisation d’un texte, etc.

Finalement, le développement des habiletés de lecture et d’écriture s’appuit également sur les compétences langagières orales.

8. Profil des enfants 2E doués et dyslexiques au plan du langage écrit :

Performances en tâches de lecture et d’écriture globalement dans la moyenne (autour du 50e rang centile) dans les études du Belin-Blank Center, c’est-à-dire à plus de 1,5 à 2 écarts-types en-dessous de leur potentiel intellectuel.

De plus, d’autres études (p.ex. Van Viersen, & al., 2016) et notre expérience clinique montrent que :

Les 2E performent généralement mieux que les enfants uniquement dyslexiques, mais moins bien que les enfants uniquement doués et moins bien que les enfants dont le développement est dans la norme dans les tâches de conscience phonologique et de décodage de non-mots, c’est-à-dire tant dans les tâches qui mesurent la voie d’assemblage que dans les tâches qui impliquent la voie d’adressage (p.ex. lecture de mots irréguliers). Ces tâches sont d’ailleurs les plus utiles pour dépister la dyslexie chez les doués selon Van Viersen et al. (2016).

Les capacités exceptionnelles des 2E au plan de la mémoire visuelle leur permettent d’emmagasiner plus facilement les mots en voie d’adressage (ou voie de la reconnaissance) et, ce faisant, leur permettent souvent de performer dans la norme de leur âge chronologique et de leur niveau de scolarité dans les tâches de lecture de texte et d’orthographe, malgré la dyslexie.

Les 2E performent moins bien en tâche de lecture lorsque le texte n’a pas de sens (p.ex. Alouette-R) puisqu’ils ne peuvent pas compenser leurs difficultés en lecture grâce à leurs habiletés métacognitives et intellectuelles.

N’hésitez pas à consulter les moteurs de recherche pour obtenir plus d’informations ainsi que les publications du centre de recherche international sur la douance de l’université de l’Iowa, le Belin-Blank Center (belinblank.org : Educators/ Ressources/ Assessment&Counseling). Vous y trouverez notamment un guide conçu spécifiquement pour les professionnels (The Paradox of Twice-Exceptionality : Packet of Information for Professionals – 2nd Edition) qui résume les différents profils psychométriques uniques des enfants doublement exceptionnels.

Ce que la littérature scientifique nous apprendre sur le profil doublement exceptionnel DOUANCE + Trouble d’Apprentissage (TA) est résumé dans l’image ci-après

TDAH

Des élèves avec un immense potentiel ET tout autant de besoins particuliers

Un consensus émerge dans les dernières années autour des lignes directrices proposées par Reis, Baum et Burke (2014) concernant les services nécessaires à l’actualisation et l’expression du potentiel des élèves doublement exceptionnels. À ce jour, les experts s’entendent sur les éléments suivants :

 

  • Les services éducatifs doivent identifier et soutenir autant la douance que les déficits académiques et socio-émotionnels qui caractérisent les élèves doublement exceptionnels.
  • Une connaissance approfondie du profil comportemental, émotionnel, social et cognitif de chaque élève doublement exceptionnel est souvent nécessaire afin d’orienter adéquatement les interventions.
  • Les élèves doublement exceptionnels ont besoin d’une éducation spéciale et différentiée, de mesures de flexibilité et/ou de modification pédagogique, de services directs en soutien à l’élève, d’options d’accélération, d’enrichissement et d’approfondissement ainsi que d’opportunités pour développer leur talent qui tiennent compte de leur double diagnostic.
  • Les élèves doublement exceptionnels requièrent un plan d’intervention (PI) individualisé ou des mesures spéciales en lien avec leur niveau de handicap. Le PI doit inclure :
  • Des objectifs et des moyens qui visent à leur permettre de performer à leur rythme et à la hauteur de leur potentiel.
    Des objectifs de développement du talent ET des moyens visant à compenser leur handicap et combler leurs besoins sociaux et émotionnels particuliers.
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2. GROUPES d'ateliers et DE COACHING EN LIGNE OFFERTS, via une plateforme de communication sécurisée

Ces ateliers visent notamment à permettre aux adultes, adolescents, enfants et parents de mieux comprendre la douance et son influence sur le fonctionnement personnel, familial et professionnel, de socialiser et de briser l'isolement, de favoriser l'autonomie au quotidien et d'encourager les activités créatives, de loisirs et d'apprentissage.

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